Changer de vie, le syndrome de la chambre d'hôte

Sciences Humaines, mai 2008

Leurs parents partaient élever des chèvres dans le Larzac. Les cadres d'aujourd'hui quittent leur entreprise pour ouvrir des gîtes et des maisons d'hôte. Crise de l'âge adulte ou choix rationnel ?

En 20 ans, le nombre de chambre d'hôtes est passé de 4 500 à plus de 30 000. Chaque année, 2 500 Français créent un gîte rural. Citadins pour la plupart, entre 30 et 50 ans. Il s'agit d'un mouvement à la fois individuel et social. L'individu décide seul, volontaire. Mais la société a érigé le changement et la vocation de soi en "diktat". Aujourd'hui, on parle de réalisation de soi, de quête d'idedntité, plutôt que d'accession à la propriété, de famille heureuse.
7 millions de citadins en rêvent. Généralement, il y a un évènement déclencheur, une crise, la pression ne cesse de monter (effet "cocotte-minute"). Une introspection et un inventaire des possibles sont un préalable indispensable : on négocie avec soi-même le prix de sa liberté.

Quelles sont les motivations, pourquoi tant de chambres d'hôte ? D'après "Changer de vie, se reconvertir mode d'emploi" (Village Mondial, 2002), il y a 5 catégories : se mettre au vert ; se mettre à son compte ; se consacrer aux autres ; vivre sa passion ; partir loin. La chambre d'hôte permet tout cela. Avec une rentabilité de 1 500 à 3 000 € par chambre et par an.